Le déficit en fibrinogène
Les déficits congénitaux en fibrinogène sont des troubles héréditaires de la coagulation dus à une réduction de la concentration et/ou de la fonction du fibrinogène circulant. Cette maladie rare peut provoquer des hémorragies de sévérité variable, et des thromboses veineuses ou artérielles, c’est-à-dire la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins. Découvrez les caractéristiques de cette pathologie, et les traitements existants.
Qu’est-ce que le déficit en fibrinogène ?
Le déficit en fibrinogène, souvent appelé déficit congénital en fibrinogène, qui en est la forme la plus fréquente, est une maladie qui empêche le sang de coaguler correctement, en raison d’une insuffisance ou d’une anomalie du fibrinogène, également appelé facteur I de coagulation.
Le processus de coagulation fait appel à plusieurs protéines du sang, appelées facteurs de coagulation, et numérotées en chiffres romains : I, II, III, etc. Le facteur I de coagulation joue un rôle particulièrement important. La fibrine provenant du fibrinogène est, en effet, la principale protéine du caillot sanguin. Un déficit en ce facteur rend donc difficile la formation d’un caillot, lors d’un écoulement de sang.
Il existe trois principaux types de déficits en fibrinogène,
- quantitatifs :
- l’afibrinogénémie (absence de fibrinogène),
- l’hypofibrinogénémie (faible taux de fibrinogène),
- qualitatif : la dysfibrinogénémie (taux de fibrinogène normal, mais mauvais fonctionnement lié à une anomalie).
Combien de personnes sont atteintes d’un déficit en fibrinogène ?
Le déficit en fibrinogène est une maladie rare qui affecte aussi bien les hommes que les femmes. Sa prévalence exacte n’est pas connue.
L’incidence de la pathologie est estimée à 1 cas sur 1 million de personnes pour l’afibrinogénémie (absence de fibrinogène). L’incidence de la dysfibrinogénémie (mauvais fonctionnement du fibrinogène) et de l’hypofibrinogénémie (faible taux de fibrinogène) serait plus élevée que celle de l’afibrinogénémie.
Comment le déficit en fibrinogène se transmet-il ?
Le déficit en fibrinogène est le plus souvent une maladie héréditaire et génétique. Elle se transmet d’un parent, ou des deux parents, à l’enfant, au moment de la conception. Le déficit en facteur I ou fibrinogène est lié à une anomalie génétique d’un chromosome qui n'est pas responsable du sexe de l'enfant. À ce titre, la maladie peut affecter les filles comme les garçons.
La transmission de l’afibrinogénémie (absence de fibrinogène) est autosomique récessive, c’est-à-dire que l’enfant doit recevoir un gène muté de chacun des deux parents pour développer la maladie. L’afibrinogénémie ne peut donc être transmise que lorsque les deux parents sont porteurs.
Dans le cas de l’hypofibrinogénémie (faible taux de fibrinogène) et de la dysfibrinogénémie (mauvais fonctionnement du fibrinogène), il existe des formes de transmission autosomique dominante (un seul parent est porteur) et autosomique récessive (les deux parents sont porteurs).
Cependant, l’hypofibrinogénémie (faible taux de fibrinogène) n’est pas toujours héréditaire. La maladie peut être acquise au cours d’hémorragies aiguës sévères associées à la diminution secondaire du taux de fibrinogène circulant. Il existe également de rares cas de dysfibrinogénémie acquise (mauvais fonctionnement du fibrinogène), souvent liés à un cancer primitif du foie ou hépatome, ou à une cirrhose du foie.
Quels sont les symptômes et les conséquences du déficit en facteur I ?
Les symptômes du déficit en fibrinogène varient selon son type et sa sévérité.
L’afibrinogénémie (absence de fibrinogène) provoque des saignements légers, modérés ou graves. La maladie se manifeste généralement en période néonatale, avec des saignements au niveau du cordon ombilical. Elle peut également provoquer des ecchymoses, des saignements des gencives, du nez, des hémorragies internes et une rupture de la rate. Par ailleurs, 1 personne sur 5 atteinte d’afibrinogénémie présente des hémarthroses (saignements dans les articulations).
L’hypofibrinogénémie (faible taux de fibrinogène) provoque aussi des saignements légers, modérés ou graves. Ils sont relativement similaires aux saignements causés par l’afibrinogénémie. La fréquence des saignements est directement liée au taux de fibrinogène. Plus le taux est bas, et plus les saignements sont fréquents.
Les personnes atteintes de dysfibrinogénémie (mauvais fonctionnement du fibrinogène) souffrent plus rarement de manifestations hémorragiques. Elles peuvent aussi souffrir de la situation contraire. Le mauvais fonctionnement du fibrinogène peut en effet causer des thromboses. Une thrombose est la formation d’un caillot dans une veine ou dans une artère, pouvant engendrer des complications graves. Dans certains cas, la dysfibrinogénémie peut être asymptomatique (pas de symptôme apparent).
Comment le déficit en fibrinogène est-il diagnostiqué ?
Le diagnostic du déficit en fibrinogène s’appuie sur le dosage du fibrinogène et la mesure d’autres paramètres, comme le temps de coagulation du sang.
Le taux de fibrinogène normal est compris entre 2 et 4 grammes par litre de plasma sanguin. En cas d’afibrinogénémie (absence de fibrinogène), le taux de fibrinogène est inférieur à 0,2 gramme par litre de plasma ; tandis qu’en cas d’hypofibrinogénémie (faible taux de fibrinogène), il est compris entre 0,2 gramme et 0,8 gramme par litre de plasma. Chez les personnes atteintes de dysfibrinogénémie (mauvais fonctionnement), le taux de fibrinogène est normal, mais le fibrinogène ne fonctionne pas de manière adéquate.
Quels sont les traitements disponibles ?
Le déficit en fibrinogène se contrôle très bien avec des soins et un traitement appropriés.
Le traitement est substitutif et consiste à injecter un concentré de fibrinogène par voie intraveineuse, pour combler le déficit et favoriser la coagulation. Le traitement est administré pour traiter des saignements à la suite d’une intervention chirurgicale, voire un traumatisme. Il peut également être utilisé de manière préventive (en prophylaxie) chez les personnes atteintes d’afibrinogénémie (absence de fibrinogène). Certains patients peuvent également être traités directement avec du plasma humain.
Par ailleurs, des anticoagulants peuvent aider à réduire le risque de thrombose chez les personnes atteintes de dysfibrinogénémie (mauvais fonctionnement du fibrinogène).
Un suivi médical régulier est indispensable, avec la mise en place d’un parcours de soins individualisé, et une prise en charge pluridisciplinaire, médicale et paramédicale.
Chez CSL Behring, nous nous efforçons d’améliorer la qualité de vie des patients souffrant de déficit en fibrinogène. Nous travaillons à faire avancer la recherche, et à développer de nouvelles thérapies pour améliorer la prise en charge de la maladie. Nous soutenons également les associations de patients, pour sensibiliser le grand public et les autorités aux besoins des personnes atteintes de troubles de la coagulation.
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Références :
1. Brochure d’information de la Société canadienne de l’hémophilie. La déficience en facteur 1 fibrinogène, une maladie héréditaire de la coagulation du sang. Consultée sur https://www.hemophilia.ca/files/Facteur_I_FR.pdf, le 17/02/2020
2. Déficit congénital en fibrinogène. Page du portail dédié aux maladies rares et aux médicaments orphelins Orphanet. Octobre 2009. Consultée sur https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?Lng=FR&Expert=335, le 17/02/2020